Françoise Malby-Anthony, un éléphant dans sa cuisine

Expatriée en Afrique du Sud depuis plus de 30 ans, Françoise Malby a co-fondé et gère actuellement la réserve animalière Thula Thula. Elle est l’auteure du roman An elephant in my kitchen, best seller en Afrique du Sud, dans lequel elle retrace sa vie et son combat contre le braconnage.    

Londres, 1987. Françoise, dossiers à la main, saute de taxi en taxi lorsque son chemin croise, complètement par hasard, celui de Lawrence Anthony, homme d’affaires sud-africain qui deviendra son mari. Qui aurait cru que 32 ans plus tard, elle soit à la tête d’une réserve animalière en pays zoulou, terre mystique entre le Lesotho et le Swaziland ? Pas même elle. « Je suis partie à l’aventure et arrivée à Durban sans vraiment savoir ce que j’allais faire », se remémore la Française de 64 ans. 

Celle qui a gagné l’Afrique par amour nourrit alors peu à peu son amour de l’Afrique. Un temps professeur à l’Alliance Française, elle monte sa marque de vêtements, sacs et accessoires en peau, dans un pays ou l’activité de tannage est balbutiante. En 1998, Lawrence lance au couple un défi fou : acheter une réserve à l’abandon, Thula Thula,  et en faire un havre de pays pour animaux menacés d’extinction. 

Une vision et rien d’autre

« Mon mari était un visionnaire. Il avait de grandes idées, sans le plan qui va avec. Moi, j’étais partante mais loin d’imaginer ce qui m’attendait » raconte-t-elle. Dans leur nouveau domaine, où galopent quelques antilopes au milieu d’infrastructures vétustes, les petits tracas et grands défis s’accumulent. Quand le matin, une souris et un serpent tombent sur sa cuisinière, l’après midi, c’est le troupeau d’éléphants fraîchement débarqués qui s’échappe. Françoise, la citadine parisienne, peine à s’habituer à l’isolement. D’autant plus que le braconnage montre son plus violent visage. 

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Anna Godefroy fait sortir de l’ombre les recycleurs de Vancouver

Anna Godefroy entourée des binners du projet © Lani Brunn

Etablie à Vancouver depuis plus de 4 ans, Anna Godefroy a monté un projet de développement socioéconomique avec les « binners », recycleurs de rue précaires et encore stigmatisés dans l’une des villes les plus prospères du Canada.

La moitié du crâne rasé sous de longs cheveux blonds. Le regard bleu perçant.  Face à elle, on se sent tout petit et on essaie, tant bien que mal, de ne pas se laisser submerger par un flot de paroles continu. « Désolée, je ne fais que parler », s’excuse-t-elle en souriant. Depuis son arrivée à Vancouver « un peu par hasard » il y a cinq ans, Anna a bâti un empire…sur des déchets.  

« Je voyais des hommes et des femmes pousser des caddies toute la journée » 

Vancouver, verte, immaculée, organisée, fonctionnelle. « On se croirait un peu dans The Truman Show », ironise Anna. Au centre-ville, le vilain petit canard, « Downtown Eastside », est gangrené par la précarité, la drogue et la prostitution. « C’est un visage de la pauvreté complètement différent de celui qu’on connait en Europe », raconte Anna. Je voyais des hommes et des femmes pousser des caddies toute la journée, avec du verre et du plastique dedans ».  Bienvenue au royaume des « binners », ces recycleurs de rue qui tentent de survivre grâce aux revenus générés par le retour des consignes et la revente de matériel à recycler. 

Alors qu’Anna rédige des articles pour le journal « The Source », elle fait la connaissance de Ken Lyotier, un recycleur connu comme le loup blanc pour avoir créé un dépôt de bouteilles. Ambitionnant de créer un mouvement national des binners, il convainc Anna d’embarquer dans l’aventure. «  J’ai toujours été sensible aux droits de l’Homme et à la justice sociale. Mais au début, on ne savait clairement pas où on allait » se souvient la Française.  Alors que Ken lui refile le bébé au bout de quelques mois, Anna et Gabby Korcheva lancent une série de consultations auprès des binners. Leur objectif ? Créer une structure qui pourrait à la fois lutter contre la stigmatisation dont les recycleurs sont victimes et pérenniser leurs revenus. 

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Renaud Egreteau : l’histoire politique birmane expliquée de A à Z

Renaud Egreteau Birmanie
© UEC August 2015

Au royaume de la recherche universitaire française en Asie du Sud-Est, Renaud Egreteau fait parfois figure d’électron libre.  Son analyse critique des mouvements démocratiques birmans, dont la NLD, lui a également valu les foudres d’une organisation de défense des droits de l’Homme ayant pignon sur rue. Pourtant, ce jeune chercheur français est l’un des rares à étudier en profondeur ce qui se joue actuellement à l’intérieur des institutions birmanes à l’école de la démocratie. Le tout avec une pédagogie déconcertante pour des non initiés s’étant parfois cassé le nez sur des ouvrages difficiles d’accès.

Tout d’abord, revenons au commencement : votre rencontre avec la Birmanie. D’où vient votre intérêt pour ce pays qui occupera une place centrale dans votre vie de chercheur ?

J’ai découvert l’Asie pendant mon enfance, grâce à plusieurs voyages dans la région : Chine à la fin des années 1980, Japon, Sri Lanka, Inde, et Thaïlande au début des années 1990. Lorsque j’ai entamé mes études supérieures à la fin des années 1990, j’ai cherché à étoffer mes liens avec l’Asie et entamé à Paris un cycle à l’Institut National des Langues et Civilisations Orientales (INALCO). Je me suis d’abord tourné vers l’Inde et sa langue majoritaire, l’Hindi. Puis, alors que je poursuivais mon cursus universitaire à Sciences Po Paris, une discussion avec l’enseignant qui allait devenir mon directeur de thèse, m’orienta vers l’étude des relations diplomatiques entre l’Inde et la Birmanie au tournant des années 2000. J’ai ainsi commencé l’exploration des territoires birmans à partir du sous-continent indien auquel la Birmanie doit tant de ses institutions politiques et traditions culturelles ou religieuses, et non de la Thaïlande et l’Asie du Sud-est, à l’instar de beaucoup de mes collègues. Depuis, tant mon parcours professionnel que personnel gravite autour de ce pays. 

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Pénélope Bagieu, une bulle de talent vole sur Manhattan

© Simoné Eusebio

Qu’elle se cache derrière ses personnages ou s’expose dans les festivals et salons littéraires, cette trentenaire rousse suscite l’admiration béate de sa génération. Expatriée depuis bientôt trois ans à New-York, l’une des figures françaises du 9ème art nous emmène en balade dans son monde, teinté d’onirisme autant que d’engagement.

« Quand j’étais toute petite, mes parents m’ont mis des crayons dans les mains, dans le train, chez des copains, pour que je n’embête personne ».  La vocation de Pénélope pointe déjà son nez, derrière des gribouillages d’enfant. Editrice en herbe, elle avait même créé sa propre collection de livres, « apprandre ». « Avec un « a » à la place du « e ». Je n’aimais pas du tout l’école », confie-t-elle. Quelques années plus tard, elle intègre la filière animation de l’Ecole Nationale Supérieure des Arts Décoratifs de Paris, persuadée de vouloir faire du dessin animé.  

Une pincée de zone de confort, une cuillérée de militantisme

Le trait de crayon caractéristique de Pénélope explique qu’elle abat les planches à grande vitesse.  L’ « odeur rassurante de faire les choses que l’on connaît » guide souvent les commandes faites à l’illustratrice. De Nocibé à Ladurée, nombreuses sont les grandes marques associées à l’art de vivre français à se l’arracher.  

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